jeudi 24 mai 2018

L'absentéisme et la recherche en gestion

On me demande souvent pourquoi il n'y a pas plus d'articles académiques écrits sur le sujet de l'absentéisme. Je vais donc synthétiser ici l'explication que je donne :

- L'absentéisme est perçu par nombre de chercheurs comme un sujet "has been" au sens où il y avait déjà de l'absentéisme il y a un siècle et il y en aura encore dans 100 ans : c'est tout sauf un phénomène nouveau : rien de nouveau sous le soleil !

- L'absentéisme est perçu comme la conséquence ou la face visible d'autres phénomènes. Les chercheurs vont donc s'intéresser avant tout aux causes plus profondes : les conditions de travail, l'engagement au travail, le management, le leadership, les inégalités professionnelles...

- L'absentéisme est un indicateur difficile à décrypter : on peut mesurer les arrêts de travail des salariés d'une entreprise mais on ne sait pas quel était leur état de santé le jour de leur recrutement. Les arrêts de travail sont-ils dus au travail ou à des fragilités préalables ?

- Les grandes causes de l'absentéisme sont connues. L'efficacité des solutions est plus difficile à évaluer : si l'absentéisme baisse, à quoi le doit-on ?

- Il y a des effets de mode dans le monde de la recherche. La tendance est plus aujourd'hui à s'intéresser au présentéisme ou surprésentéisme. Ce n'est pas une critique puisque j'ai moi-même participé à ce mouvement en publiant le premier livre sur le sujet : Travailler malgré la maladie (De Boeck, 2013)

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